Jennifer DOUZENEL: Nul pont par ici
Née en 1984, Jennifer Douzenel vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’École des Beaux-Arts de Paris en 2009 et du programme SACRe en 2017. Elle est actuellement en résidence à la Galerie Edouard Manet, Gennevilliers.
CNAP avec le soutien aux galeries / première exposition soutien du Centre National des Arts Plastiques
À l’occasion de sa première exposition personnelle à la galerie Catherine Issert, Jennifer Douzenel réunit une sélection de vidéos récentes, dont certaines inédites, réalisées entre le Mexique, la Chine, la Turquie, le Vietnam et l’Australie, de 2015 à aujourd’hui.
Minimales, les séquences filmées révèlent une poésie sobre de l’éphémère, proche du haïku. La composition, empruntée à la conception classique de la peinture, s’anime avec le temps enregistré. Les vidéos procèdent d’une méthode simple et rigoureuse dont l’artiste a défini les modalités au sortir de sa formation à l’école des Beaux-Arts de Paris.
Après avoir identifié un décor ou un motif susceptible de faire événement, Jennifer Douzenel part à sa rencontre. Des plaines du Kirghizistan aux cimes enneigées du Mont Fuji, de Central Park à la baie de Hong-Kong, des marais bordelais aux carrières de Carrare, elle arpente des topographies variées, entre ville et campagne. Elle se montre alors à l’affût, en empathie avec son environnement. Elle se déplace, elle observe et adapte son regard pour l’étendre au-delà des apparences. S’il n’est pas la condition indispensable, le hasard peut s’avérer précieux, dans certains cas, déterminant. Silencieuses, ses vidéos sont capturées sur le vif en un plan toujours fixe précisément composé dont le cadrage, large ou serré, détermine la mise en scène. Elle ne modifie rien et n’ajoute rien. La prise de vue est unique et continue, sans interruption. Dans un second temps, l’artiste détermine un début et une fin, en coupant dans l’enregistrement, de quelques secondes à quelques minutes. Comme toujours, les gestes sont économes et les moyens limités.
Chez Jennifer Douzenel, le spectaculaire se niche dans l’infra-mince. D’une vidéo à l’autre, des motifs, des sujets, des effets ou des atmosphères se font écho, dialoguent ou se complètent pour former une cosmogonie personnelle. Chacune est une expérience sensible qui sollicite l’attention et l’imagination du spectateur, invité à éprouver à son tour les bruissements du monde.