MARTIN BELOU: L'eau seule
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Martin BELOUBénitier, 2023H : 77 x P : 33 x l : 31 cm
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Martin BELOUC’était bien , 2023H : 43 x P : 3 x l : 13 cm
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Martin BELOUHorloge, 2023H : 54 x P : 11 x l : 42 cm
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Martin BELOULa porte, 2023H : 31,5 x l : 22 cm
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Martin BELOUPesce, 2023H : 50 x P : 31 x l : 41,5 cm
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Martin BELOU, Maquette, 2023
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Martin BELOU, Pesci, 2023
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Martin BELOU, Quilles, 2023
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Martin BELOU, petit Arbre , 2023
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Martin BELOUPierre, coquille, poisson, amphore , 2023126 x 18 cm / Pierre : 18 x 15 x 15 cm
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Martin BELOU, Buisson ardent, 2022
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Martin BELOUplanté là , 2023H : 139 x P : 20 x l : 25 cm
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Martin BELOUTourbillon, 2023H : 90 x P : 20 x l : 57 cm
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Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett -
Martin Belou
L'eau seule
Galerie Catherine Issert
mai - juin 2023
©JeanchristopheLett
Martin BELOU
"L'eau seule"
Galerie Catherine Issert, Saint-Paul de Vence
À partir du 13 mai 2023, Martin Belou investit la galerie Catherine Issert pour y présenter sa plus récente production. À la croisée de l’installation et de la sculpture, l’artiste invente des espaces à la fois accueillants et intrigants, où se mêlent éléments naturels et objets usuels. Ses pièces créent des situations et invitent tout le corps et la mémoire du spectateur à dialoguer, en réactivant des pratiques communes ancestrales. Il y est question de partage du sensible, dans des univers où l’humain et le non-humain coexistent en une étonnante symbiose. L’artiste, dont l’œuvre est indissociable du travail par le feu, tisse ici un monde aquatique autour d’une figure symbolique féconde : celle du poisson.
« … aucun monde n’est possible sans la verticalité … » (Mircea Eliade, Le Sacré et le Profane, 1965)
Les « objets-mondes » de Martin Belou donnent naissance à des univers poétiques et invitent les spectateurs à s’en emparer pour en devenir les protagonistes. Ils dressent des lignes de force, définissent un centre originel, tel l’âtre, cœur de la maison, d’où jaillit le feu et la possibilité de la vie (Le Foyer, galerie sans titre, 2016). Leur présence intrigue, mais accueille, selon la dialectique propre aux rituels initiatiques. Par leur manifestation, ils racontent des histoires, réactivent des mémoires, des gestes et des pratiques sédimentés. L’œuvre de Martin Belou est en effet structurée par un répertoire de formes symboliques qui, toutes, indiquent l’idée d’un partage du sensible, parmi lesquelles le récipient – taillé dans le bois ou fait de calebasses, il est l’outil de mise en commun des besoins essentiels –, ou le fil de laiton, particulièrement ductile, dont l’usage remonte à l’Antiquité, et qui est l’élément par excellence de la soudure et du lien. Ces objets, vecteurs de gestes immémoriaux, semblent tout droit sortis de mystérieux vestiges archéologiques, colonisent ses œuvres et brouillent les pistes du contemporain et de l’ancien.
Mais cette dimension humaine, historique et sociale, demeure intimement liée à la puissance de la nature. Tantôt cueilleur, tantôt forgeron, Martin Belou fait cohabiter en ses écosystèmes des matières organiques glanées – charbon, pierres, épices, calebasses ou champignons – et le métal travaillé, lui qui se plaît à rappeler que l’art est d’abord un métier, et, partant, un artisanat. Il réconcilie les contraires, en présentant des univers où l’homme est à la fois omniprésent et absent, comme lorsqu’un fauteuil au design tranchant apparaît au milieu d’une forêt d’agaves (Demain les chiens, palais de Tokyo, 2019), projection insolite d’un monde post-Anthropocène. Il manipule les échelles, de temps aussi bien que d’espace, et le métal, quotidien ou précieux, figure des âges archaïques ou de l’ère industrielle, traduit cette ambivalence. Le travail de Martin Belou parle au corps d’autrui, dans une approche synesthésique, en intégrant des parfums ou en jouant de variations de température (Remuer ciel et terre, Kunsthal Gent, 2020) pour construire des architectures du sentiment.
À partir du 13 mai 2023, l’artiste présente à la galerie Catherine Issert sa production la plus récente, placée sous le signe, matriciel, de l’élément aquatique. Le non-humain demeure central, sous les traits d’un animal porteur d’un imaginaire puissant : le poisson. Figure universelle de naissance, de fertilité et de régénération, symbole du repas eucharistique : ici, encore, la thématique du partage rituel, incarné par la présence d’un récipient creusé dans le bois, rappelle l’être ensemble inhérent au travail de Martin Belou, pour qui la création artistique est nécessairement située sur un sol commun. Le bois, le laiton ou le marbre organisent un monde de silence, mais saturé de significations, un environnement mystérieux, mais accueillant et joyeux, aux portes de l’enfantin et aux marges de l’abstrait, tel ce mobile de formes simples évoquant les galets ramassés sur la plage. À l’image de l’arbre, dont est issu le bois sculpté, ou de l’arête du poisson, dessinée par le métal, la verticalité donne vie à un lieu, et chaque pièce, comme un totem, par l’alchimie du feu, de l’air, de la terre et de l’eau, offre une cosmogonie féconde.
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From May 13th, 2023, Martin Belou joins the Galerie Catherine Issert to present his most recent production. At the crossroads between installations and sculpture, the artist invents spaces both welcoming and intriguing, where natural and everyday objects rub shoulders. His pieces create situations and invite the spectator's entire body and memory to enter into a dialogue, thus reactivating shared ancestral practices. Here it is a matter of sharing sensitivity, in worlds in which the human and non-human coexist in astonishing symbiosis. The artist, whose work is indissociable from work involving fire, here weaves an aquatic world revolving around a rich symbolic form: that of the fish.
« … no world is possible without verticality … » (Mircea Eliade, Le Sacré et le Profane, 1965)
Martin Belou's "worlds-objects" give rise to poetic universes, inviting spectators to take hold of them to become their protagonists. They erect powerful lines, define an original centre, such as the hearth, the heart of the home, from which fire and the possibility of life spring forth (Le Foyer, galerie sans titre, 2016). Their presence is intriguing but welcoming, in accordance with the dialectic of initiation rituals. Through their manifestation, they tell stories, stir memories, reactivate gestures and sedimented practices. The work of Martin Belou is in fact structured by a repertory of symbolic forms all pointing to the idea of sharing what can be felt, including the recipient – carved from wood or made of gourds, a tool for placing common needs together –, or brass wire, particularly ductile, whose use dates back to the Age of Antiquity and which is the perfect element for soldering and bonding. Vectors of gestures from time immemorial, these objects seem to come straight from mysterious archeological remains, colonising his works and blurring the trails of old and contemporary.
This human dimension, historical and social, remains, however, intimately linked to the strength of nature. Sometimes a forager, sometimes a blacksmith, Martin Belou provides cohabitation for the ecosystems of organic materials he gathers together – charcoal, stones, spices, gourds or mushrooms – and the metals he works upon, he who likes to recall that art is first and foremost a trade, and thus a craft. He reconciles opposites, presenting worlds in which man is both omnipresent and absent, as when an armchair of cutting-edge design appears in the midst of a forest of agave trees (Demain les chiens, Palais de Tokyo, 2019), an off-the-wall projection of a post-Anthropocene world. He manipulates scales, in both time and space, while metal, precious or of everyday use, a feature of archaic ages or the industrial era, conveys this ambivalence. Martin Belou's work speaks to people's bodies in a synesthetic approach, incorporating fragrances or playing on variations in temperature (Remuer ciel et terre, Kunsthal Gent, 2020) to compose an architecture of feeling.
From May 13th, 2023, the artist presents his most recent production at the Galerie Catherine Issert, placed under the banner, serving as a matrix, of the aquatic element. The non-human remains central, in the guise of an animal bearing a powerful trigger for the imagination: the fish. A universal representation of birth, fertility and regeneration, a symbol of the Eucharistic Last Supper: here again, the theme of ritualist sharing, embodied by the presence of a recipient hollowed out of wood, recalls "being together", inherent to the work of Martin Belou, for whom artistic creation is necessarily placed on common ground. Wood, brass or marble structures a world of silence, though saturated with meaning, a mysterious environment, yet welcoming and joyful, on the verge of childishness and marginally abstract, such as a mobile of simple shapes evoking pebbles collected on the beach. In the image of a tree, from which the wood is sculpted, or the fishbone, presented in metal, verticality brings life to a place, and each piece, like a totem, offers fertile cosmogeny through the alchemy of fire, air, earth and water.