Daniel DEZEUZE / Claude VIALLAT
Daniel Dezeuze est né à Alès en 1942, il vit et travaille à Sète. Membre fondateur de Supports/Surfaces, il remet en question les éléments de la peinture dans des œuvres composées de matériaux pauvres, hétéroclites et parfois inattendus : treillages, filets à papillons, valises... Evacuant la figure, il interroge l’illusionnisme pictural ainsi que l’art américain, abstrait ou minimaliste. Dezeuze s’est d’abord intéressé à la question du châssis qu’il déconstruit au moyen de structures faites de lanières de bois souple et assemblées sous la forme d’échelles accrochées au mur ou posées au sol. Entre volume peint et dessin, ces œuvres interrogent la notion de vide, qui devient chez lui une composante fondamentale pour penser et représenter l’espace. En 1974 apparaissent les Claies inachevées et, quelques années plus tard, les Gazes découpées et peintes aux formes géométriques délicatement colorées. En 2001 avec les Panneaux extensibles, Daniel Dezeuze, qui a toujours combattu l’espace illusionniste de la toile, introduit ici une notion ludique qui ouvre des perspectives nouvelles d’appartenance au monde pictural et sculptural au travers de la transparence. Les Portes, les armes, les Objets de cueillette, les Réceptacles et les Peintures qui perlent continuent aujourd’hui d’interroger l’objet- peinture, en réactualisant ses problématiques.
Claude Viallat est né en 1936 à Nîmes, où il vit et travaille encore aujourd’hui. Il puise son inspiration et sa posture de travail (accroupi au dessus de son support posé au sol) dans les arts premiers. Egalement membre fondateur de Supports/Surfaces, Claude Viallat appose depuis 1966 sa forme emblématique sur des toiles libérées du châssis. La matière du support imprégné donne à la forme, en fonction de son tissage, de sa texture, un contour plus ou moins net, une intensité de ton plus ou moins forte. A cette mise à l’épreuve de la peinture viendront s’ajouter à partir du milieu des années quatre-vingt ses objets (bois flottés, cerceaux,...). Des références multiples sont revendiquées par l’artiste : Matisse et Picasso mais aussi Simon Hantaï et les américains Jackson Pollock, Sam Francis, Jules Olitski, Morris Louis et Kenneth Noland ; elles alimentent une œuvre qui intègre également la pratique du dessin tauromachique. L’artiste, plus attaché au processus que la forme engendre que par la forme elle-même, maintient son unique système depuis quatre décennies. Dans Fragments, ouvrage publié en 1976, l’artiste écrit à ce propos : « La notion de redites, de séries ou de répétitions, devient une nécessité de fait. (...) Une toile - pièce - seule n’est rien, c’est le processus - système - qui est important. »
Cet été, les musées de la ville de Nice célèbrent les « Ecoles de Nice » (les mouvements ar tistiques ayant animé la Côte d’Azur après la seconde guerre mondiale et jusqu’aux années quatre-vingt) : en écho à cette manifestation, la galerie Catherine Issert consacre une exposition à deux acteurs majeurs de cette période, Daniel Dezeuze et ClaudeViallat.Ainsi,Catherine Issert rappelle le rôle important que sa galerie a joué dans l’émergence des artistes du mouvement Supports/Surfaces.
En effet, l’ouverture en 1975 de la galerie se fit avec la complicité de ClaudeViallat, alors âgé de 39 ans et entouré pour l’occasion de Bernard Pagès, Patrick Saytour, Toni Grand et Christian Jaccard ; suivie en 1976 par une exposition de Daniel Dezeuze, alors âgé de 34 ans. A cette époque, le mouvement Supports/Surfaces, fondé par Dezeuze, Saytour et Viallat, adopte une posture critique vis-à-vis du tableau et fait de l’analyse de ses constituants essentiels – le support et la surface – les éléments mêmes de sa réflexion plastique. Le groupe est à peine formé que déjà il se délite ; il n’aura existé que de 1968 à 1971, pourtant les questionnements fondamentaux qu’il aura engendrés influenceront longtemps, et peut-être aujourd’hui encore, la création contemporaine. En 1970, Daniel Dezeuze et Claude Viallat furent à l’initiative de l’exposition emblématique du groupe à l’ARC (Musée d’Art Moderne de la ville de Paris) ; quarante ans après, ces deux artistes font toujours preuve d’une énergie indéniable en prolongeant leur quête d’une peinture renouvelée et décloisonnée.
Daniel Dezeuze est né à Alès en 1942, il vit et travaille à Sète. Membre fondateur de Supports/Surfaces, il remet en question les éléments de la peinture dans des œuvres composées de matériaux pauvres, hétéroclites et parfois inattendus : treillages, filets à papillons, valises... Evacuant la figure, il interroge l’illusionnisme pictural ainsi que l’art américain, abstrait ou minimaliste. Dezeuze s’est d’abord intéressé à la question du châssis qu’il déconstruit au moyen de structures faites de lanières de bois souple et assemblées sous la forme d’échelles accrochées au mur ou posées au sol. Entre volume peint et dessin, ces œuvres interrogent la notion de vide, qui devient chez lui une composante fondamentale pour penser et représenter l’espace. En 1974 apparaissent les Claies inachevées et, quelques années plus tard, les Gazes découpées et peintes aux formes géométriques délicatement colorées. En 2001 avec les Panneaux extensibles, Daniel Dezeuze, qui a toujours combattu l’espace illusionniste de la toile, introduit ici une notion ludique qui ouvre des perspectives nouvelles d’appartenance au monde pictural et sculptural au travers de la transparence. Les Portes, les armes, les Objets de cueillette, les Réceptacles et les Peintures qui perlent continuent aujourd’hui d’interroger l’objet- peinture, en réactualisant ses problématiques.
Claude Viallat est né en 1936 à Nîmes, où il vit et travaille encore aujourd’hui. Il puise son inspiration et sa posture de travail (accroupi au dessus de son support posé au sol) dans les arts premiers. Egalement membre fondateur de Supports/Surfaces, Claude Viallat appose depuis 1966 sa forme emblématique sur des toiles libérées du châssis. La matière du support imprégné donne à la forme, en fonction de son tissage, de sa texture, un contour plus ou moins net, une intensité de ton plus ou moins forte. A cette mise à l’épreuve de la peinture viendront s’ajouter à par tir du milieu des années quatre-vingt ses objets (bois flottés, cerceaux,...). Des références multiples sont revendiquées par l’artiste : Matisse et Picasso mais aussi Simon Hantaï et les américains Jackson Pollock, Sam Francis, Jules Olitski, Morris Louis et Kenneth Noland ; elles alimentent une œuvre qui intègre également la pratique du dessin tauromachique. L’artiste, plus attaché au processus que la forme engendre que par la forme elle-même, maintient son unique système depuis quatre décennies. Dans Fragments, ouvrage publié en 1976, l’artiste écrit à ce propos : « La notion de redites, de séries ou de répétitions, devient une nécessité de fait. (...) Une toile - pièce - seule n’est rien, c’est le processus - système - qui est important. »
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This summer, museums run by the Town of Nice are celebrating the «Schools of Nice» (movements which brought artistic liveliness to the Côte d’Azur after the Second World War and up until the 1980’s). In echo to this event, the Galerie Catherine Issert is devoting an exhibition to two major players from that period, Daniel Dezeuze and ClaudeViallat.Catherine Issert thus recalls the important part her gallery played in the emergence of artists belonging to the Supports/Surfaces movement.
In fact, the gallery was opened in 1975 with the complicity of Claude Viallat, then aged 39 and joined for the occasion by Bernard Pagès, Patrick Saytour,Toni Grand and Christian Jaccard; in 1976, there followed an exhibition of the work of Daniel Dezeuze, then aged 34. At the time, the Supports/Surfaces movement, founded by Dezeuze, Saytour and Viallat, adopted a critical stance towards the picture and undertook an analysis of its essential components – its support (or medium) and surface –, the fundamental elements of their reflection on the physical creative process.The group had hardly been formed when it already dissolved; it would only have existed from 1968 to 1971, yet the basic questions it had raised were to influence contemporary creation for a very long time, and possibly even today,. In 1970, Daniel Dezeuze and Claude Viallat were the instigators of the group’s iconic exhibition at the ARC (Museum of Modern Art of the City of Paris); 40 years later, these two artists still demonstrate undeniable energy in pursuing their quest for a new type of decompartmentalized art.
Daniel Dezeuze, born in Alès in 1942, lives and works in Sète.A founding member of Supports/Surfaces, he calls into question the various elements hitherto used in painting, through works composed of a motley assortment of «poor» and sometimes unexpected materials: latticework, butterfly nets, suitcases... Eliminating the figure, he challenges pictorial illusionism, as well as American, abstract and minimalist art. Dezeuze first took an interest in the problem posed by the stretcher, which he «deconstructed» into supports comprised of strips of flexible wood, assembled in the form of ladders hung on the wall or laid on the floor. Somewhere between painted volumes and sketches, these works address the notion of the void, which became for him a fundamental factor when considering and representing space. In 1974 he produced the Claies inachevées (Unfinished Racks) and, a few years later, the Gazes découpées et peintes (Cut-out and painted gauze) in delicately coloured, geometric shapes. In 2001, with his Panneaux extensibles (Extensible Panels), Daniel Dezeuze, who has always fought against the illusory space provided by the canvas, here introduced a playful notion which opened up new perspectives of adhering to the pictorial and sculptural world through the use of transparency.Today, his Portes (Doors), armes (Weapons), Objets de cueillette (Foraging Objects), Réceptacles (Receptacles) and Peintures qui perlent (Beaded Paintings) continue to confront the object-painting, by shedding new light on its various implications.
Claude Viallat was born in 1936 in Nîmes, where he still lives and works today. He draws his inspiration and working position (squatting above his support set on the ground) from the primitive arts.Also a founding member of Supports/Surfaces, ClaudeViallat has applied his iconic «bean» shape to canvas unrestricted by stretchers since 1966. Depending on its weave and texture, the material of the saturated support, or medium, gives the shape a contour more or less sharp, an intensity more or less strong. From the mid-1980’s, this challenge to painting was joined by his objects (driftwood, hoops...).The artist acknowledges many references: Matisse and Picasso, but also Simon Hantaï and American artists Jackson Pollock, Sam Francis, Jules Olitski, Morris Louis and Kenneth Noland. They nourish his work which also includes drawings of bullfighting. More attached to the process that the shape gives rise to than the shape itself, Claude Viallat has pursued his unique system for four decades. In Fragments, a work published in 1976, he wrote on the subject: «The concept of reiterations, series or repetitions becomes a de facto necessity. (...) On its own, a canvas - artwork - is nothing, it is the process - system - which is important».