Né en 1935 à Port-Chalmers, Nouvelle-ZélandeMort le 28 mars à Saint-Saturnin d'Apt, France
En 1961, il s’installe dans le Lubéron et partage depuis son temps entre la Provence, Londres et la Nouvelle-Zélande. Ces allers retours ont influencé sa pratique, autant par les éléments constitutifs de chaque lieu où il peut facilement trouver les matériaux propres à sa pratique. Le travail de Bill Culbert associe en effet la lumière et la photographie et fait référence à l’énergie, naturelle ou électrique à travers l’utilisation des matériaux de rebus et de récupération. Son goût pour les objets incongrus, les déplacements de champs, les associations d’objets et d’idées donnent vie à des arrangements étranges, poétiques et souvent jubilatoires. La modernité de Bill Culbert s’inscrit dans le processus artistique du XXe siècle qui, de Marcel Duchamp à Kurt Schwitters en définissent les axes fondamentaux : les relations entre le sujet et l’objet prédominent sur les qualités plastiques. L’œuvre d’art n’est plus la résultante d’un savoir, mais le fruit d’un concept, d’un choix, d’une attitude. Le spectateur participe au même titre que l’artiste à la qualité de l’œuvre, la perception devient acte créatif, le support disparait et devient multiple.
"C’est vraiment à partir de 1968 que je suis passé de la peinture à la lumière. A cette époque, ma peinture se résumait à des toiles optiques abstraites et très simples. Habitant en France, j’étais devenu très conscient de la lumière. Mes œuvres sont alors devenues environnementales. Et tridimensionnelles.[…] J’utilise la couleur en relation avec la lumière. La translucidité du plastique d’un broc jaune traversé par la lumière du soleil est vraiment très belle. Passer un néon à travers une rangée de bouteilles revient sans doute à éliminer sa valeur de lumière et aussi sa fonction de broc, pour ne plus laisser qu’une fonction lumière/couleur1".
Illusionniste, ou bricoleur mais avant tout esthète, Bill Culbert associe les lieux, les objets et les idées avec un regard poétique et parfois magique.
1-Bill Culbert, Extrait d’une interview de Yves Abrioux, 1994.