Né en 1956 à Chalon-sur-Saône.Vit et travaille à Paris.
« Lire un mur. Pourquoi pas ? À toi de voir *. »
Voici ce que lance le peintre Niele Toroni dans une discussion avec un commentateur d’art sans doute très avisé, et sans doute aussi extrêmement réceptif vis-à-vis d’une telle posture ironique !
Que s’agit-il de regarder et de voir, avant toute chose, en ce qui concerne une œuvre de peinture, en particulier, ou d’art visuel ou plastique, en général ? Que s’agit-il d’abord de capter, puis de s’approprier, et peut-être d’interpréter et de lire, lorsque nous sommes devant une œuvre de cette sorte ?
Qu’est-ce qui est en vue ? Qu’est-ce qui est en acte ? Et qu’est-ce que nous avons en tête ?
Avant toute chose : de l’espace, du temps, de la matière et de la lumière, sans doute. Mais au milieu des formes que prend tout cela, parmi toutes les choses données à l’être humain ou inventées par lui, parmi tous les éléments, facteurs et paramètres psychiques, physiques ou culturels, quid de l’œuvre d’art, plus spécifiquement ?
En quoi consiste une œuvre ? En toute chose possible et imaginable ? En une chose contingente ou nécessaire ? Je ne sais pas.
Ce que je veux, en revanche, parce qu’elle le peut, c’est que l’œuvre d’art soit — avant toute chose, que cette chose soit chose en soi ou non, du reste — un acte de voir et un acte de montrer. Et que cette œuvre puisse être perçue d’un point de vue existentiel, construite de façon minimale et conçue de façon logique.
"Avant toute chose !"
Extrait du catalogue Michel Verjux Prima di tutte le cose, éditeur AArteStudioInvernizzi Milan, 2009.
* Niele Toroni, « Discussions avec…1967-1977 », repris dans En roue libre, éd. Alain Coulange, Saint-Julien-du-Sault, F.P. Lobies, 1984, p. 50